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Les Éditions Philman - Librairie et Bibliothèque de livres et revues spirites

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Pour comprendre l’obsession

Divers

L’obsession, les passes et la doctrine

L’obsession, les passes et la doctrine

Nous sommes sans cesse entourés d’un essaim d’Esprits qui, pour être invisibles à nos yeux matériels, n’en sont pas moins dans l’espace, autour de nous, à nos côtés, épiant nos actions, lisant dans nos pensées, les uns pour nous faire du bien, les autres pour nous faire du mal, selon qu’ils sont plus ou moins bons.

Tout un monde

Par l’infériorité physique et morale de notre globe dans la hiérarchie des mondes, les Esprits inférieurs y sont plus nombreux que les Esprits supérieurs. Parmi les Esprits qui nous entourent, il en est qui s’attachent à nous, qui agissent plus particulièrement sur notre pensée, nous conseillent, et dont nous suivons l’impulsion à notre insu ; heureux si nous n’écoutons que la voix de ceux qui sont bons. Les Esprits inférieurs ne s’attachent qu’à ceux qui les écoutent, auprès desquels ils ont accès et sur lesquels ils trouvent prise. S’ils parviennent à prendre de l’emprise sur quelqu’un, ils s’identifient avec leur propre Esprit, le fascinent, l’obsèdent, le subjuguent et le conduisent comme un véritable enfant. L’obsession n’a jamais lieu que par les Esprits inférieurs. Les bons Esprits ne font éprouver aucune contrainte ; ils conseillent, combattent l’influence des mauvais et si on ne les écoute pas ils s’éloignent.

Des degrés

Le degré de la contrainte et la nature des effets qu’elle produit marquent la différence entre l’obsession, la subjugation et la fascination. L’obsession est l’action presque permanente d’un Esprit étranger, qui fait qu’on est sollicité par un besoin incessant d’agir dans tel ou tel sens, de faire telle ou telle chose. La subjugation est une étreinte morale qui paralyse la volonté de celui qui la subit, et le pousse aux actes les plus déraisonnables et souvent les plus contraires à ses intérêts.. La fascination est une sorte d’illusion produite, soit par l’action directe d’un Esprit étranger, soit par ses raisonnements captieux, illusion qui donne le change sur les choses morales ; fausse le jugement et fait prendre le mal pour le bien.

La volonté

L’homme peut toujours, par sa volonté, secouer le joug des Esprits imparfaits, parce qu’en vertu de son libre arbitre, il a le choix entre le bien et le mal. Il s’agit de lutter contre un adversaire ; or, quand deux hommes luttent corps à corps, c’est celui qui a les muscles les plus forts qui terrasse l’autre. Avec un Esprit, il faut lutter, non corps à corps, mais d’Esprit à Esprit, et c’est encore le plus fort qui l’emporte ; ici, la force est dans l’autorité que l’on peut prendre sur l’Esprit, et cette autorité est subordonnée à la supériorité morale. La supériorité morale est comme le soleil, qui dissipe le brouillard par la puissance de ses rayons. S’efforcer d’être bon, de devenir meilleur si l’on est déjà bon, se purifier de ses imperfections, en un mot, s’élever moralement le plus possible, tel est le moyen d’acquérir le pouvoir de commander aux Esprits inférieurs pour les écarter, autrement ils se moquent de vos injonctions. Cependant, dira-t-on, pourquoi les Esprits protecteurs ne leur enjoignent-ils pas de se retirer ? Sans doute, ils le peuvent et le font quelquefois ; mais, en permettant la lutte, ils laissent aussi le mérite de la victoire ; s’ils laissent se débattre des personnes méritantes à certains égards, c’est pour éprouver leur persévérance et leur faire acquérir plus de force dans le bien ; c’est pour elles une sorte de gymnastique morale.

Des recettes par milliers, mais…

Certaines personnes préféreraient sans doute une autre recette plus facile pour chasser les mauvais Esprits ; quelques mots à dire ou quelques signes à faire, par exemple, ce qui serait plus commode que de se corriger de ses défauts. Nous en sommes fâchés, nous ne connaissons aucun procédé plus efficace pour vaincre un ennemi que d’être plus fort que lui. Quand on est malade, il faut se résigner à prendre une médecine, quelque amère qu’elle soit ; mais aussi, quand on a eu le courage de boire, comme on se porte bien, et combien l’on est fort ! Il faut donc bien se persuader qu’il n’y a, pour atteindre ce but, ni paroles sacramentelles, ni formules, ni talismans, ni signes matériels quelconques. Les mauvais Esprits s’en rient et se plaisent souvent à en indiquer qu’ils ont toujours soin de dire infaillibles, pour mieux capter la confiance de ceux qu’ils veulent abuser, parce qu’alors ceux-ci confiants dans la vertu du procédé, se livrent sans crainte.

Avec la prière

Avant d’espérer dompter le mauvais Esprit, il faut se dompter soi-même. De tous les moyens d’acquérir la force pour y parvenir, le plus efficace est la volonté secondée par la prière, la prière de cœur s’entend, et non des paroles auxquelles la bouche a plus de part que la pensée. Il faut prier son ange gardien et les bons Esprits de nous assister dans la lutte ; mais il ne suffit pas de leur demander de chasser le mauvais Esprit, il faut se souvenir de cette maxime : Aide-toi, le ciel t’aidera et leur demander surtout la force qui nous manque pour vaincre nos mauvais penchants qui sont pour nous, pires que les mauvais Esprits, car ce sont ces penchants qui les attirent, comme la corruption attire les oiseaux de proie. En priant aussi pour l’Esprit obsesseur, c’est lui rendre le bien pour le mal, et se montrer meilleur que lui, et c’est déjà une supériorité. Avec de la persévérance, on finit le plus souvent par le ramener à de meilleurs sentiments, et de persécuteur en faire un obligé. En résumé, la prière fervente, et les efforts sérieux pour s’améliorer, sont les seuls moyens d’éloigner les mauvais Esprits qui reconnaissent leurs maîtres dans ceux qui pratiquent le bien, tandis que les formules les font rire ; la colère et l’impatience les excitent. Il faut les lasser en se montrant plus patient qu’eux.

Le magnétisme

Mais il arrive quelquefois que la subjugation arrive au point de paralyser la volonté de l’obsédé, et qu’on ne peut attendre de lui aucun concours sérieux. C’est alors surtout que l’intervention de tiers devient nécessaire, soit par la prière, soit par l’action magnétique mais la puissance de cette intervention dépend aussi de l’ascendant moral que les intervenants peuvent prendre sur les Esprits ; car s’ils ne valent pas mieux, leur action est stérile. L’action magnétique, dans ce cas, a pour effet de pénétrer le fluide de l’obsédé d’un fluide meilleur, et de dégager celui de l’Esprit mauvais ; en opérant, le magnétiseur doit avoir le double but d’opposer une force morale à une force morale, et de produire sur le sujet une sorte de réaction chimique, pour nous servir d’une comparaison matérielle chassant un fluide par un autre fluide. Par là, non seulement il opère un dégagement salutaire, mais il donne de la force aux organes affaiblis par une longue et souvent vigoureuse étreinte. On comprend, du reste, que la puissance de l’action fluidique est en raison non seulement de l’énergie de la volonté mais surtout de la qualité du fluide introduit et, d’après ce que nous avons dit, que cette qualité dépend de l’instruction et des qualités morales du magnétiseur ; d’où il suit qu’un magnétiseur ordinaire qui agirait machinalement pour magnétiser purement et simplement, produirait peu ou point d’effet ; il faut de toute nécessité un magnétiseur spirite agissant en connaissance de cause, avec l’intention de produire non le somnambulisme ou une guérison organique, mais les effets que nous venons de décrire. Il est en outre évident qu’une action magnétique dirigée dans ce sens ne peut être que très utile dans les cas d’obsession ordinaire, parce qu’alors, si le magnétiseur est secondé par la volonté de l’obsédé, l’Esprit est combattu par deux adversaires au lieu d’un. Ajoutons enfin que certaines obsessions tenaces, surtout chez les personnes méritantes, font quelquefois partie des épreuves auxquelles elles sont soumises. Il arrive même parfois que l’obsession, quand elle est simple, est une tâche imposée à l’obsédé qui doit travailler à l’amélioration de l’obsesseur, comme un père celle d’un enfant vicieux.

Livres de José Herculano Pirès

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