Des livres et des anecdotes : les phénomènes métapsychiques chez les animaux
Cette année en France, l’état institue le monopole de la radiodiffusion se rendant ainsi propriétaire des ondes, 10 ans plus tard il établira la taxe dite de radiodiffusion à laquelle il ajoutera en 1949 la redevance télévisuelle. A Strasbourg, le futur mime Marceau voit le jour un 22 mars, tandis qu’un 27 mai en Allemagne naît Henry Kissinger, futur secrétaire d’état américain et prix Nobel de la paix.
En 1923, le spiritisme est très actif. On aide la veuve et l’orphelin en créant une chaîne de solidarité et en distribuant des vêtements dans les centres spirites. On y reçoit souvent des nouvelles des soldats disparus durant la première guerre mondiale. Les séances sont riches en messages de fils ou de pères morts au champ de bataille ; ils réconfortent les familles. On organise de très nombreuses conférences pour expliquer le spiritisme.
L’auteur
Ernest Bozzano a 61ans quand il publie cet ouvrage. Ardent défenseur du spiritisme, il étudie, classe les histoires et les phénomènes, méthodiquement. Il participe activement à de nombreuses expériences et en écrit régulièrement les comptes rendus qui complètent son impressionnante bibliothèque de plus de 3000 livres.
Son ouvrage
Ernest Bozzano veut montrer, que dans le domaine des manifestations, l’homme n’est pas le seul à percevoir des fantômes. Les animaux voient, eux aussi, des Esprits désincarnés et ils en ont peur. Ils peuvent également se manifester à leur maître, c’est une forme de télépathie, capacité qui semble appartenir à ce règne.
En apportant, consciencieusement des témoignages, Bozzano veut montrer que les phénomènes ne s’arrêtent pas à l’homme.
Ecoutons donc un passage :
Mon chien Fido
Je possède un chien terrier de l’âge de cinq ans que j’ai élevé moi-même. J’ai toujours beaucoup aimé les animaux, et surtout les chiens. Celui dont il s’agit me rend tellement mon affection que je ne puis me rendre nulle part et même pas quitter ma chambre sans qu’il me suive constamment. C’est un terrible chasseur de souris. Comme l’arrière-cuisine est parfois fréquentée par ces rongeurs, j’y avais placé une couchette bien commode pour Fido. Dans la même pièce, se trouvait un fourneau où était incorporé un four pour la cuisson du pain ainsi qu’une chaudière pour la lessive, munie d’un tuyau qui aboutissait à la cheminée. Je ne manquai jamais, le soir, d’accompagner le chien à sa couchette avant de me retirer.
Je m’étais déshabillé et j’allais me coucher lorsque je fus saisi tout à coup de la sensation inexplicable d’un danger imminent. Je ne pouvais songer à autre chose qu’au feu. L’impression était si forte que je finis par y céder. Je me rhabillai, descendis et me pris à visiter l’appartement pièce par pièce, pour m’assurer que tout était bien en ordre. Arrivé à l’arrière-cuisine, je ne vis pas Fido. Supposant qu’il avait pu sortir de là pour se rendre à l’étage supérieur, je l’appelais, mais en vain. Je me rendis aussitôt chez ma belle-sœur pour lui en demander des nouvelles, mais elle ne savait rien. Je commençai à me sentir inquiet. Je rentrai tout de suite dans l’arrière-cuisine et j’appelai à plusieurs reprises le chien, bien que toujours inutilement. Je ne savais guère à quel parti m’arrêter. Tout à coup, il me passa par la tête que, s’il avait une chose qui pouvait faire répondre le chien, c’était bien la phrase : « Allons-nous promener, Fido », invitation qui le mettait toujours en grande joie. Je la prononçais donc et une plainte suffoquée, comme affaiblie par la distance, parvint cette fois à mon oreille. Je recommençai et j’entendis distinctement la plainte d’un chien en détresse. J’eus le temps de m’assurer que le bruit venait de l’intérieur du tuyau qui fait communiquer la chaudière avec la cheminée. Je ne savais comment m’y prendre pour en tirer le chien : les instants étaient précieux ; sa vie se trouvait en danger. Je saisis une pioche et je commençai à rompre la muraille à cet endroit. Je réussis enfin, avec bien des difficultés, à tirer Fido de là, à demi suffoqué, secoué par des efforts de vomissements, la langue et le corps tout entiers noirs de suie. Si j’avais tardé quelques instants encore, mon petit favori serait mort. Comme on ne se sert que très rarement de la chaudière, je n’aurais probablement jamais connu quelle fin il avait faite. Ma belle-sœur était accourue au bruit. Nous découvrîmes ensemble un nid de souris placé dans le fourneau, du côté du tuyau. Fido, évidemment, avait chassé une souris jusqu’à l’intérieur du tuyau, de telle manière qu’il y avait été pris sans pouvoir se retourner ni en sortir.
Ma très belle chatte angora
Je possédais une très belle chatte angora, au long poil blanc tacheté de gris, aux yeux verts encerclés de noir. Elle était de nature douce et affectueuse et faisait l’admiration de tout le monde, mais elle avait un défaut : tous les soirs elle tentait de s’échapper pour aller se promener. La cour de la maison que j’habitais était partagée en deux par une grille, elle s’échappait en sautant au-dessus de celle-ci.
Un soir j’arrivai dans la cour juste à temps pour la saisir quand elle se disposait à bondir sur la grille. Je l’avais, à peine serrée dans mes bras lorsque j’eus la surprise d’apercevoir un autre chat angora, en tout point identique au mien, qui sautait au-dessus de la grille. En ce temps-là, je ne savais rien des doctrines spirites. Je regardai de l’autre côté de la grille pour me rendre compte de ce fait étrange, sachant bien que dans tout le quartier il n’existait pas une chatte analogue à la mienne. Mais de l’autre côté je n’ai rien vu.
Plus tard, m’étant initiée aux nouvelles doctrines, j’ai compris que ma chatte était, à ce moment-là, tellement envahie par l’idée de fuir, que son périsprit s’était libéré avec tant de force qu’il avait pût paraître substantiel.
Après quelques temps, la pauvre bête tomba malade : je me vis dans la nécessité de la confier aux soins d’un vétérinaire. La nuit où elle mourut, j’ai senti – positivement senti – ma chatte s’accrocher avec ses ongles à la couverture et monter sur le lit, comme elle faisait habituellement. L’impression a été si réelle que j’ai tendu instinctivement la main pour m’assurer que je ne me trompais pas. Le lendemain matin je me suis rendue chez le vétérinaire où l’on m’a appris que la chatte était décédée au cours de la nuit. Sa dernière pensée avait été pour moi.
Livres d’Ernest Bozzano
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