Des livres et des anecdotes : Ecoutons les morts
Cette année-là, Gaston Doumergue est élu en juin pour la présidence de la république. On organise à Colombes les 8 ème jeux olympiques d’été. Le coureur de fond, néerlandais, quintuple médaillé d’or, Johannes Nurmi, y participe. Il règnera 14 ans dans cette discipline. Le biologiste, Gaston Ramon, présente le vaccin antidiphtérique. Renault lance une expédition à travers le Sahara. Le Franc est une monnaie instable et une partie de la bourgeoisie rentière sera ruinée. Une société du nom de compagnie française des pétroles, la future Total est créée.
Le spiritisme en France
Durant la première guerre mondiale, les spirites sont particulièrement actifs. Ils aident la veuve et l’orphelin en créant une chaîne de solidarité et en distribuant des vêtements. Les séances sont riches en messages de fils ou de pères morts au champ de bataille ; ils réconfortent les familles. On organise de très nombreuses conférences pour expliquer le spiritisme.
Son ouvrage
Il s’agit d’un témoignage sur l’exactitude des communications que l’on peut avoir avec les morts. Avec méthode, les deux auteurs les ont analysées et les ont classées. Il y a donc celles qui sont erronées ou douteuses, celles qui viennent du subconscient du médium et enfin celles qui apportent des preuves définitives sur la personne qui se communique.
Ce sont des témoignages que la vie se poursuit sans le secours du corps physique et qu’il y a de toutes parts, des Esprits qui souffrent encore, qui s’interrogent, s’inquiètent ou pas. Par conséquent, la pensée peut subsister sans système nerveux et ces révélations vont satisfaire notre besoin de justice. Elles nous font toucher du doigt nos destinées suprêmes.
Écoutons donc un passage :
« Leur manière de s’exprimer est, en général, caractéristique, en rapport étroit avec les mœurs, les habitudes de vie, le métier du défunt. Ce sont là des différences qui nous permettent de distinguer parfaitement ce qui provient du fond intellectuel du médium de ce qui lui arrive par l’extérieur. Les nuances de caractère sont également très marquées : certaines des entités de l’au-delà supportent très difficilement l’interrogatoire auquel on les soumet ; quelques-unes, même, s’expriment véhémentement ou grossièrement, comme pourrait le faire un individu fruste auquel on poserait des questions qui lui sembleraient indiscrètes : « qu’est-ce que ça peut bien vous f…? » proteste l’un d’eux ; et un autre : « pourquoi me demandez-vous tout ça ? Vous n’êtes ni mes parents, ni mes amis ; en quoi ça peut-il bien vous intéresser ? » D’autres, un peu plus complaisants, consentent, après qu’on les a sommairement renseignés, à fournir quelques détails intimes, et c’est là un des points les plus intéressants, puisqu’il nous permet une vérification ultérieure.
Il est à noter que les esprits de paysans continuent à s’intéresser aux travaux de la terre ; ils en parlent avec une satisfaction visible, et tous, du reste, en tout autant pour ce qui fut ici-bas leur principale occupation.
Ceux qui sont plus instruits s’expriment avec un vocabulaire plus châtié qui se ressent de leur éducation ; mais, d’une manière générale, les esprits avec lesquels nous avons été en rapport nous ont paru peu évolués. Ils ont suivi le cours de la vie ordinaire sans essayer de comprendre pourquoi ils étaient venus au monde et, sauf exception, (notamment Duhêtre), il ne semble pas que les enseignements religieux aient laissé en eux une trace profonde.
Inconsciemment, ils étaient matérialistes, ou plus exactement, agnostiques ; ils laissaient couler leur existence d’une façon presque automatique, et la responsabilité des fautes qu’ils ont pu commettre parait singulièrement atténuée, ils ne semblent pas en être vraiment incommodés ; ils n’ont pas, non plus, de grandes satisfactions ; on les sent à un degré inférieur de la vie astrale. Pour la plupart, ils ne font que se réveiller, et encore, incomplètement, du trouble qui succède à la mort.
Nous avons pu les sortir de cette situation et leur permettre de se reconnaître ; il sera intéressant, dans des recherches ultérieures, de poursuivre l’étude de ces individualités, afin de nous rendre compte des changements qui pourront s’être produits dans leur état.
Beaucoup d’entre eux ne se doutent pas qu’il existe dans leur milieu même des êtres plus évolués : ils sont ignorants des habitants de l’au-delà tout autant qu’ils l’étaient sur terre. Il semble que leurs sens périspritaux ne sont pas plus développés que ne l’étaient leurs organes d’incarnés, ils n’ont que des sensations matérielles parfois diminuées, et, nécessairement, leur mentalité ne s’en trouve pas considérablement modifiée ; à ce point de vue, la mort n’a pas créé d’hiatus entre leurs deux modes d’existence, et une fois de plus se trouve vérifié l’aphorisme de Leibnilz : Natura saltus non facit.
La vie terrestre se continue dans l’astral, et la situation de trouble où sont plongés ces esprits peut se prolonger assez longtemps, puisque nous avons constaté que certains individus morts depuis un demi-siècle et même davantage, semblaient s’éveiller d’un long sommeil et reprenaient la vie astrale au même point du Temps que celui où ils nous avaient quitté.
C’est donc bien le périsprit qui est le véritable corps permanent de l’âme, et c’est aux sensations enregistrées en lui qu’est due la mentalité de l’être, même après qu’il s’est séparé du corps physique. »
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