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La désobsession

Divers | 0 commentaires

Dialogue avec les ombres

Dialogue avec les ombres

Pendant le travail médiumnique, nous rencontrons des Esprits malheureux et il est de notre devoir de les aider. Dans son ouvrage, Dialogue avec les ombres, Herminio Corrêa de Miranda nous donne des conseils pour orienter un Esprit obsesseur. Voici un exemple :

Quand l’amour et la haine se rejoignent…

L’être humain, incarné ou désincarné, vit dans un climat d’émotion qui l’opprime ou le soutient ; il le porte vers les abîmes les plus profonds de la douleur et de la révolte ou le hisse vers les sommets du bonheur et de la paix. Cette émotion nous affecte, même lorsque parfois elle semble ne pas exister en nous. Il est opportun de rappeler qu’émotion désigne étymologiquement l’acte de déplacer, c’est-à-dire de mouvoir.
Porté par l’émotion, l’Esprit se déplace, dans un sens ou dans un autre, cheminant vers les ténèbres de souffrances insupportables ou montant vers les plans supérieurs de la réalisation personnelle, selon qu’il se laisse dominer par la haine ou qu’il s’en remette à l’amour. Ce déplacement le conduit aux extrêmes de la passion qui l’anéantissent, ou bien vers les sommets du dévouement, qui le sanctifient, et souvent, à des stades encore inférieurs d’évolution, nous le confondons avec la réalité haine/amour et nous nous perdons en lui ou avec lui, parce qu’il est courant que les extrêmes se touchent.

Comment orienter la désobsession ?

Le travail de désobsession ne doit pas ignorer cette réalité. Fréquemment, la désobsession se déchaîne paradoxalement par amour, et en nous souvenant de cet aspect nous arrivons parfois à aider les frères qui se tourmentent mutuellement, à mettre un point final à leurs angoisses. En fait, nous avons tous en nous l’instinct égoïste (et presque tous les instincts sont égoïstes) de posséder totalement l’objet de notre préférence ou de notre affection : épouse, époux, enfant, argent, position social, pouvoir.
Supposons que notre femme nous trompe, que notre enfant nous rejette, que l’argent ou le pouvoir nous soient retirés. Nous ressentons immédiatement un sentiment de haine envers ceux qui nous ont privés de la possession de ce que nous aimons ou valorisons. L’amour et la haine sont donc deux facettes d’une seule et même réalité, lumière et ombre, qui a un moment déterminé se sont absorbés l’un et l’autre, en créant une atmosphère oppressante de pénombre dans laquelle n’arrivons plus à voir notre chemin et perdons le sens de l’orientation.
Pour dissiper cet environnement crépusculaire qui angoisse et désoriente l’Esprit, il faut l’aider à bien identifier ses sentiments pour qu’il puisse les séparer. Soyons sûrs pour cela d’une réalité indiscutable bien que peu perçue : l’amour, comme disait Paul aux Corinthiens ne finit jamais. Même s’il est mis en cause, plonge dans la rancœur et la vengeance, il subsiste, survit et renait. Il est là. La haine ne l’exclut pas ; au contraire, elle le fixe encore plus, parce que dans le domaine des rapports entre les hommes et les femmes, la haine est souvent un amour frustré. Nous haïssons cette créature justement parce qu’il semble qu’elle ne veut pas de notre amour, parce qu’elle nous refuse, nous trahit, nous méprise, parce que nous l’aimons…

La crise…

Lorsque nous arrivons à convaincre le compagnon désincarné en crise qu’il hait parce qu’il aime encore, il commence à se récupérer parce qu’il comprend que c’est une vérité à laquelle il n’avait pas encore pensé. Même si cela peut sembler étrange, c’est la rancœur envers la personne aimée qui l’a trahi et abandonné qui maintient allumée la flamme de l’espoir.
Celui qui a cessé d’aimer n’aimait pas assez ; en conséquence, il se détache de l’objet de sa douleur sans la moindre difficulté. Rapidement, il comprend que perdre son temps et s’angoisser dans un processus douloureux de vengeance n’en vaut pas la peine, car (et cela peut aussi sembler contradictoire) on ne peut ignorer le fait que la vengeance fait subir aussi au vengeur de douloureuses vibrations de souffrance.

Voici un exemple…

Plusieurs cas de ce type se sont présentés pendant notre expérience avec les groupes. L’un d’entre eux fut très émouvant. L’Esprit qui se manifestait était celui d’une femme. Son ancien compagnon qui était incarné faisait partie de notre groupe. Elle ressentait encore contre lui une rancœur vieille de 130 ans qu’elle n’arrivait pas à oublier. Elle avait été très belle et intelligence. Son rang était supérieur à celui de son compagnon et elle avait foulé au pied toutes les conventions de l’époque pour le suivre.
Durant plus d’un siècle dans le monde spirituel, elle avait continué de penser que son sacrifice avait été vain, qu’il n’avait pas apprécié ses sacrifices à leur juste valeur et qu’il ne les méritait pas. Le dialogue avec elle était très difficile. Tout fut tenté par nos chers amis spirituels. Ils la firent le rencontrer — pendant un dédoublement pendant le sommeil — dans un endroit en Europe où ils avaient vécu des moments intenses de bonheur et contentement. Ils aidaient comme ils le pouvaient l’orienteur dans ses efforts. Elle était très brillante et profondément blessée : elle répondait opportunément, trouvait en elle toutes les justifications pour continuer à agir de la sorte. Après tout, pendant plus d’un siècle, elle n’avait pensé à rien d’autre !
Les bienfaiteurs spirituels organisèrent des rencontres avec l’enfant que le couple avait eu à cette époque, et qui était également dans le monde spirituel, en paix, occupé à un travail constructif. Elle retrouva aussi une autre fille réincarnée, à qui elle s’adressait avec tendresse et affection par le biais du médium. Rien. Une autre fois, au lieu de la lier à son médium habituel, on la lia au compagnon objet de ses rancœurs, puisqu’il était doté d’excellentes facultés médiumniques. Quand elle s’aperçut qu’elle parlait par son intermédiaire, elle se retira rapidement, très choquée. D’autres fois, il essaya de dialoguer avec elle, mais l’expérience fut négative, car ses paroles semblaient exacerber la rancœur qui l’affligeait.

Le drame…

Ce drame se prolongea pendant des mois, semaine après semaine. Elle était irréductible. Un jour, sentant qu’elle commençait à céder aux arguments et aux sentiments d’affection qu’elle recevait du groupe, elle quitta subitement le médium. Nos bienfaiteurs l’obligèrent doucement et la ramenèrent en pleurs. Elle revint indignée, révoltée, parlant entre ses larmes :
– Quand va se terminer cette farce ?
Patiemment, l’orienteur lui répondit par une autre question :
– Pensez-vous ma chère que vos larmes sont une farce aussi ?
Elle était arrivée à la fin de sa longue et pénible agonie intime. Elle commençait à céder, à mesure que l’amour rallumait la flamme, au début timidement, et ensuite avec toute sa vigueur ancienne, mais purifiée maintenant, débarrassée de la passion qui avait causé sa perte. Elle finit par se réconcilier avec son ancien bien-aimé.
Cette histoire, aussi véridique et dramatique que la vie elle-même, connut une fin émouvante et grâce à cet épisode, j’ai vécu une des plus belles émotions et des plus touchantes de mon expérience avec les Esprits.
Un soir, elle vint tout simplement nous dire au revoir. Le drame et la douleur étaient terminés. Elle reprenait maintenant son chemin d’évolution, avec la perspective de nouvelles expériences rédemptrices ; cette chère sœur se préparait à se réincarner parfaitement réconciliée avec la vie et l’amour. Il nous fut permis de l’identifier dans la nouvelle réincarnation qui commençait sous de si beaux auspices et qui apportait tant de joie à tous ceux qui l’aimaient.

Une renaissance…

Elle renaquit. Une belle enfant, dans un foyer heureux et équilibré. Pendant ses premiers mois d’existence, je la revis. J’avais rendu visite à la famille, et la jeune mère m’appela pour voir l’enfant. Nous entrâmes dans la chambre où elle dormait profondément. La mère alluma, malgré mes protestations, car je craignais qu’elle ne fût réveillée, mais elle resta endormie. Elle était belle et dormit encore quelques secondes. Puis, elle ouvrit les yeux, me contempla, moi, son ancien orienteur, avec qui elle avait livré des batailles impétueuses, et elle me récompensa de manière inattendue par un très beau sourire. Ensuite, elle s’endormit de nouveau, comme un ange qu’elle était. Je sentis dans ce sourire le message de la paix et de la gratitude. Ses petits yeux exprimaient le bonheur et l’amour. Son expression me disait dans le langage inarticulé de l’émotion :
– Ah ! C’est vous ? Je suis ici, mon ami…
L’amour était sans doute né de nouveau avec elle. A son ancien compagnon, elle donne aujourd’hui l’amour transcendantal d’une petite-fille à son grand-père ; celui-ci reçoit aussi les bienfaits des retrouvailles et de la réconciliation.

Livres de Miranda Hermino

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