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Le docteur Marlène Nobre, une spirite dévouée

Biographies | 0 commentaires

Marlène Nobre

Marlène Nobre

Spirite dès la naissance

Marlène Rossi Severino Nobre est née à Severinia, dans l’état de São Paulo, en 1937. Ses parents, Pedro Severino Junior et Ida Rossi Severino étaient eux-mêmes spirites dès leur plus jeune âge, si bien qu’ils ne se sont pas mariés à l’Église catholique mais ils ont préféré s’unir, entourés de leurs amis dans leur centre spirite. Selon Chico Xavier, le père de Marlène serait à présent, dans l’au-delà, responsable de la branche littérature spirite au Brésil. Quant à la mère de Marlène, elle a été, lorsqu’elle avait 19 ans, la plus jeune présidente d’un centre spirite au Brésil. Ce centre se trouvait à Monte Verde, dans une maison construite par son grand-père Aristodemo Rossi. Ce groupe, nommé Conceição-Carolina, a été dirigé ensuite par le père de Marlène avec la participation assidue de son frère, Paulo Rossi Severino, ainsi que quelques amis. Marlène reconnait que ce groupe a été une étape fondamentale de sa trajectoire. Plus tard, il deviendra le groupe spirite Cairbar Schutel.
Avant d’aller plus loin dans l’énumération de la famille, il nous faut faire un petit aparté pour préciser qu’un propagateur de l’œuvre de Kardec du nom de Cairbar Schutel (1868-1938), sillonnait tout le Brésil, même les régions les plus reculées. Il était surnommé le bandeirante du spiritisme. Il établit à Matão un important centre spirite puis édita un bulletin O Clarim diffusé à 40 000 exemplaires en 1913 et qui existe encore. Dans les années 1920 et 1930, Schutel créa le mensuel Revista Internacional do Espiritismo, écrivit 17 livres et anima une série de conférences radiodiffusées. Son action sociale s’est affirmée par l’organisation gratuite de soins et l’ouverture des premiers hôpitaux spirites, dont celui d’Araraquara qui porte aujourd’hui son nom. C’est ainsi que l’oncle de Marlène, Leonardo Severino, poursuivit les œuvres créées par Schutel à Matao en voyageant pour obtenir des abonnements aux journaux O Clarim et Revista Internacional do Espiritismo.
Marlène grandit dans un foyer très harmonieux avec ses huit frères et sœurs. Ils sont élevés dans la simplicité, sans ambition matérielle et apprennent surtout l’amour enseigné par Jésus ainsi que le culte de l’Évangile au foyer. Toute sa vie, elle considérera que ce culte a été une référence inoubliable, un pilier qui a soutenu son âme assoiffée de spiritualité. D’ailleurs, ses parents leur ont toujours dit que le seul trésor qu’ils laissaient était l’Évangile selon le Spiritisme. A travers la fidélité de ses parents envers leurs amis, elle a appris que le sentiment d’amour doit surpasser tous les autres intérêts. C’est pour ces raisons que Chico lui avait dit que si elle échouait, elle ne serait pas pardonnée parce qu’elle avait eu des parents merveilleux.

Son parcours professionnel

Elève intelligente et assidue, elle ne réussit pas le concours de médecine qu’elle visait. Comme il n’y avait plus de places dans la ville de son second choix, Marlène s’est laissée convaincre par une amie d’étudier la médecine à Uberaba de 1957 à fin 1962. Cette suggestion allait changer sa vie.
De 1963 à 1967, elle est stagiaire du professeur José Medina, dans le département de gynécologie de l’hôpital Das Clinicas de São Paulo. À partir de 1967, elle travaille aux hôpitaux Broca et Boucicaut, à Paris, ce qui explique qu’elle parlait très bien français. En 1968, elle entre à l’institut de prévoyance à São Paulo où elle travaillera pendant 30 ans dans le service de prévention du cancer féminin. Retraitée depuis 1994, elle assumera ensuite la présidence de l’Association Médico Spirite du Brésil (AME) jusqu’à nos jours.

Son amitié avec Chico

C’est donc pendant qu’elle suivait ses cours de médecine que Marlène a rencontré Francisco Candido Xavier en octobre 1958, peu avant qu’il déménage à Uberaba afin de pouvoir travailler en collaboration plus étroite avec le médium Waldo Vieira. Ils psychographiaient des livres en commun. Waldo Vieira était un ami de collège de Marlène, Chico lui avait demandé d’organiser une rencontre pour lui parler. A l’occasion de cette première rencontre, Marlène a été très surprise car Chico lui avait donné des détails surprenants sur son travail d’assistance qu’elle faisait, tous les mercredis, dans les environs du quartier d’Abadia, à Uberaba. Marlène ne connaissait Chico que par ses œuvres et elle a été très intriguée par la proposition qu’il lui a faite de travailler avec lui dans les séances publiques de la Comunhão Espírita Cristã. Ainsi, pendant près de quatre ans, Marlène commente des textes du Livre des Esprits et de l’Évangile selon le Spiritisme, les jours de séances publiques. En plus, elle donnait des cours de morale chrétienne pour les enfants ainsi que deux programmes d’enseignement spirite sur la radio locale.
Dans son livre Chico, l’homme, le Médium, Mickaël Ponsardin cite à propos de Marlène Nobre: «Nous avons vu des phénomènes à peine croyables. Des gens pensent que certaines histoires relatives à Chico sont exagérées. Pour nous, rien n’est exagéré ! C’est même en retrait par rapport à ce que nous avons vu. Qui n’a pas vécu avec lui, ne peut pas avoir la moindre idée de qui il était. Ceux qui ont partagé l’intimité de Chico témoignent que l’être humain valait encore mieux que le médium. Marlène Nobre se souvient avec émotion de ses qualités humaines, de sa bonté, de son humilité, de son amour du prochain. Elle dit qu’il était une école de vie».
Après son déménagement à São Paulo en 1963, l’amitié qui les liait est restée la même jusqu’à la désincarnation de Chico en 2002. Chico a continué à être très présent dans sa vie, lui prodiguant conseils et assistance dès qu’il le pouvait. Ce qui a fait dire à Marlène :«Comme nous sommes immortels, notre amitié sera éternelle !».

Son conjoint, le député Freitas Nobre

En 1962, le politicien Freitas Nobre réalisa enfin son rêve en venant à Uberaba, dans les séances du centre spirite Comunhão Espírita Cristã pour y connaitre Chico. Il ignorait alors que son rêve lui permettait aussi de rencontrer la douce Marlène qu’il épousera deux ans plus tard, en mai 1964.
Pendant la première séance publique à laquelle Freitas participa, L’Esprit Emmanuel dicta un message particulier dénommé Les pacificateurs qui fera partie du livre de commémoration des 100 ans de l’Évangile selon le Spiritisme. Chico remit ce message à Freitas et il le compléta en disant que le Brésil allait pencher fortement à gauche, puis à droite et que finalement il arriverait au centre en affirmant que le docteur Nobre (comme il l’appelait) aurait un rôle très important dans la pacification du pays. Freitas était alors adjoint au maire de São Paulo. Auparavant, il avait été conseiller municipal. Après cette rencontre, toute la vie politique de Freitas sera dirigée par les lettres du docteur Bezerra de Menezes psychographiées par Chico. C’est sur ses conseils qu’il s’exilera volontairement à Paris, de novembre 1966 à novembre 1967, en vue d’acquérir un diplôme d’études supérieures en communication à la Sorbonne. En 1968, il est élu massivement membre du congrès. Il a joué un rôle très important et a donné une authentique démocratisation à son pays.
En tant que femme d’un brillant politicien, Marlène a vite compris qu’elle devait se prémunir en restant en arrière-plan, sans jamais participer à la vie sociale et politique. En seize ans de vie parlementaire, elle a dû aller seulement deux fois à la capitale si bien que peu de gens de la sphère politique la connaissait. Freitas n’avait jamais voulu déménager de São Paulo, il ne passait donc que ses week-ends en famille à São Paulo. Le couple a eu deux enfants : Marcos, professeur de philosophie et de sciences politiques à l’université Unicamp et Marcelo, avocat, membre du conseil national de justice qui, marié à une juge fédérale, lui a donné deux petits-enfants.
Dès 1963, le couple a commencé les travaux d’assistance aux plus nécessiteux à St André et St Caetano do Sul et en 1966 à Diadema. Conseillés par Chico, ils avaient fondé le groupe spirite Cairbar Schutel puis en 1977, la crèche Lar do Alvorecer avec 30 enfants et qui en a aujourd’hui 230. Freitas participait aux activités du groupe dès les premiers jours mais à partir en 1968, en se rendant à Brasilia pour ses mandats politiques, il fut moins disponible.
En 1981, plus de dix millions de brésiliens ont signé une pétition en faveur de Chico Xavier, pour l’attribution du prix Nobel. C’est le député José Freitas Nobre qui transmit lui-même, au comité de Stockholm, le dossier constitué de plus de 100 kg de documents, afin d’appuyer cette candidature. Chico Xavier ne reçut pas le prix Nobel mais il devint une figure emblématique du Brésil.

Les activités spirites et la première AME à São Paulo

Le 30 mars 1968, Marlène et ses compagnons se sont réunis sous l’inspiration de Batuíra et Bezerra de Menezes, par le biais du médium Spartaco Ghilardi, pour lancer les bases du mouvement médico-spirite au Brésil. L’AME SP, Association Médico Spirite de São Paulo, naissait ce jour-là et Marlène en fut la première secrétaire. Le 10 décembre 1968, elle recevait un message psychographié, le décalogue du médecin spirite, qui illustre bien les nobles idéaux qui devraient toujours être rappelés par les membres de l’association. L’Association Medico-Spirite de São Paulo a servi de base à toutes les autres AME créées ensuite, y compris l’AME internationale.
En avril 1974, sur les encouragements de Chico, Freitas Nobre fonde le journal Folha Espirita dans lequel Marlène a collaboré dès les premières heures. Pourtant, Marlène considére que ses obligations spirites n’étaient pas très fortes. Jusqu’en 1990, elle se consacre à la fois à sa pratique médicale, à sa famille ainsi qu’aux activités du groupe spirite Cairbar Schutel, puis à l’assistance de Diadema, ainsi qu’à la présidence de la crèche spirite, tout en participant aux tâches de l’Association Médico Spirite.

Le docteur Bezerra lui confie une tâche

En effet, en février 1990 alors qu’elle assumait la présidence de l’AME, il y eu un moment de forte turbulence spirituelle. Neuf personnes du bureau quittèrent l’association, il n’en restait plus que deux et même si les membres étaient nombreux, très peu fréquentaient un centre spirite. A l’occasion d’une de ses visites à Uberaba, Chico Xavier la pria d’être patiente. A cause d’une phalange d’Esprits qui s’était investi contre l’AME‚ l’Esprit Bezerra vient à son secours. Marlène reconnait que Chico a été un fort point d’appui pendant cette phase difficile. La même année, le 19 novembre, le mari de Marlène succombe, victime d’un cancer. Il a 68 ans. A peine quinze jours après, Bezerra de Menezes appelle Marlène à accomplir une tâche plus large. Il désire qu’elle fonde l’Association Médico Spirite Brésilienne qui rassemblera toutes les AMEs. Il lui a dit que l’association a été formée au cœur de Jésus et qu’ils avaient besoin de la matérialiser sur Terre. Et il en fut ainsi ! Initiée en 1991, lors du 1er congrès de l’AME São Paulo, l’AME Brésil devient une réalité en 1995. Puis, toujours à São Paulo, lors du 2ème congrès, le 4 juin 1999, il est créé l’AME internationale. A partir de ce jour, une autre étape de sa vie a commencé puisque qu’elle est investie plus fortement au mouvement médico-spirite, sans abandonner pour autant les tâches dans lesquelles elle s’était engagée antérieurement, y compris la Folha Espirita dont elle est devenue l’entière responsable après la désincarnation de son mari.

La diffusion du spiritisme à l’échelon international

A partir de 1999 avec la fondation de l’AME-International et de fréquents voyages à l’étranger, tout est devenu beaucoup plus intense pour Marlène. Elle anime une émission de télévision hebdomadaire et écrit des ouvrages spirites. Chico est au centre de la plupart des livres comme, par exemple, dans son excellent ouvrage, Notre vie dans l’au delà, où elle analyse et commente des lettres psychographiées de Chico. En Français, elle édite L’âme de la matière, Les masques de l’obsession, Le passe magnétique et les Clameurs de la vie.
Elle fait aussi de nombreuses conférences au Brésil et à l’étranger. Voici ce que le célèbre Jean Jacques Charbonnier écrivait, après sa participation au 2ème congrès de Médecine et Spiritualité qui avait eu lieu à Toulouse les 24 et 25 octobre 2009 : «Le Docteur Marlène Nobre, médecin gynécologue et cancérologue, nous a parlé des interactions biologiques de la spiritualité sur le corps humain et en particulier de son effet sur les mitochondries. En tant que présidente de l’Association Médico Spirite Internationale, elle nous a rappelé les notions essentielles en soulignant l’importance des intuitions qui sont selon elle des facultés médiumniques inhérentes à tout individu et que nous dilapidons notre intuition par un excès de rationalisme car les bons résultats scientifiques ne résultent que de bonnes intuitions. Il faut savoir écouter les voix de Dieu a-t-elle encore ajouté comme pour bien enfoncer le clou dans le crâne borné des matérialistes.»
Dans une interview, accordée à la Revue Spirite du 3ème trimestre 2013, le docteur Nobre explique ce qui distingue l’AME d’une association médicale normale : «L’association médico-spirite tente d’apporter une âme à la médecine dans deux sens. Elle étudie, elle cherche et tente de prouver l’existence de l’Esprit immortel et, en même temps, elle met en avant la valeur de la chaleur humaine, de la solidarité, du soutien au patient. Elle se propose de changer le paradigme en partant du principe que la santé et la maladie sont plus des attributs de l’âme que du corps physique. Selon le point de vue spirite, la constitution de l’humain change totalement. Il est vu comme un être beaucoup plus complexe parce qu’il est le résultat de l’intégration de l’esprit avec ses enveloppes subtiles et son enveloppe physique. Il est donc naturel que certains objectifs de l’AME convergent avec ceux des associations médicales traditionnelles, mais aussi que cette dernière soit en quête d’orientations différentes puisque, pour l’entité, les phénomènes spirituels sont prioritaires.»

Une travailleuse infatigable

Après avoir beaucoup parlé d’elle, laissons-la s’exprimer en diffusant sa réponse, lors d’une interview, à la question de son organisation pour mener de front toutes ses activités : «Naturellement, je ne peux conduire toutes ces institutions que grâce à la contribution virtuelle. Je dois répondre à des dizaines de mails par jour, à des interviews, assurer des enregistrements hebdomadaires et tout ça allié à mes voyages fréquents en vue de la divulgation de l’idéal spirite. Pour cela, je n’ai pas de vacances, je travaille beaucoup les jours fériés et c’est rare que j’ai une activité autre que doctrinale. Je crois, cependant, que je ne suis pas en train de faire quelque chose qui me distingue d’autres compagnons de l’idéal spirite. Et, honnêtement, je pense que je n’en fais pas assez. Je devrais travailler encore plus. J’ai toujours aimé travailler et, en ce moment, je suis très heureuse de faire ce que j’aime vraiment faire.»
Elle ajoutait, à la fin de l’interview : «J’étais réticente à ouvrir mon cœur et à répondre à autant de questions sur moi-même, parce que je suis très loin de mériter l’affection et la confiance des amis de la moisson spirituelle. Ce qui m’a aidée à me décider c’est quand j’ai su le titre de l’interview : travailleur spiritualiste. Oui, c’est cela que je veux être… Je ne vois pas l’intérêt de parler de moi, mais il y a une chose pour laquelle je me bats et que je voudrai réaliser : devenir un serviteur du Maître Jésus et Kardec, dans le peu que je peux offrir.»

Livres de Marlène Nobre

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